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La bulle d'Euze de Sylvie Lainé

En lecture libre pendant le confinement

Illustration de couverture Michaël Thomazo

« Je m’interroge toujours sur la manière dont se construit une vision du monde, quels savoirs et quelles croyances y sont impliqués, comment se forgent notre éthique et nos valeurs, ce qu’elles portent de personnel et d’intime et ce qui tient à ce qu’on nous a appris, dira Sylvie Lainé lors d’un entretien. Je m’intéresse aux sensations, aux émotions, aux espoirs, à l’indignation que suscite le monde extérieur. Les perceptions et les sens sont notre seul mode d’accès au monde, alors que la science-fiction se bâtit souvent sur des idées abstraites, dans un cheminement inverse – et moi j’adore marier les deux. »

 

La nouvelle qui suit en apporte la confirmation.

La bulle d’Euze

 

 

Elle venait presque tous les mercredis, à cinq heures. Une belle femme rousse, avec des jambes interminables. Toujours seule.

Jamais je n’avais osé lui parler, encore moins venir à sa table. Elle m’intimidait.

Elle ne s’asseyait pas toujours au même endroit. Dès les premiers rayons de soleil, elle s’installait dehors, à la terrasse, même s’il faisait froid. En hiver elle cherchait les coins les mieux éclairés, les reflets de lumière. Mais cela, j’ai mis longtemps avant de le comprendre.

Il m’a fallu des mois pour vraiment la remarquer et commencer à m’intéresser à elle. Pour déchiffrer pas à pas les jours, les heures, et surtout la lumière. J’ai appris à arriver juste avant elle, à essayer d’imaginer où elle irait s’asseoir, à l’attendre en flânant avec mes lunettes noires ridicules. Lorsqu’elle avait choisi sa chaise, je trouvais une table pas trop loin. De toute façon, elle ne regardait jamais les autres clients.

Je n’ai plus quinze ans depuis longtemps, et d’habitude je suis un homme raisonnable, mais j’ai adoré tous ces instants où elle m’a fait jouer à l’agent secret.

 

Elle n’était pas vraiment jeune, mais pas vieille non plus. Flamboyante, avec sa chevelure et ses tuniques colorées. Plutôt élégante, un brin exotique. Ses yeux me fascinaient. Quand elle arrivait, elle avait le regard fiévreux et concentré, presque avide. Elle avait un geste infime du doigt, auquel le garçon répondait par un léger hochement de tête.

Un moment plus tard, il revenait avec sur un plateau un grand verre rempli d’une étrange boisson jaune paille. Quelque chose d’inégalement translucide, avec des reflets irisés. Il posait devant elle le verre et une soucoupe de cacahuètes, avec une précaution inhabituelle. Leurs regards se croisaient brièvement, mais jamais je ne les vis échanger un mot.

Elle ne touchait pas aux cacahuètes. Elle prenait le verre avec respect entre ses deux mains, doigts tendus, sans l’envelopper, sans le soulever non plus. Puis elle le lâchait, ouvrait son sac à main, en sortait une minuscule fiole sombre et lâchait une unique et précieuse goutte de son contenu dans la boisson.

Alors il se passait une chose étrange. Ça se mettait à bouillonner dans le verre. On voyait naître un petit maelström mousseux, comme une tempête de grêle miniature, qui devenait tout nébuleux et chatoyant.

Alors elle commençait à regarder le liquide, longtemps. Elle déplaçait parfois le verre pour jouer avec la lumière et attraper dans le liquide les reflets de soleil. Quand elle parvenait à en capturer un, ses yeux s’illuminaient en même temps que le liquide doré.

J’ai fini par me décider à demander au garçon, un mardi, ce qu’elle buvait. Il a haussé les épaules en me disant que ce n’était pas sur la carte. J’ai insisté, insisté, j’ai fini par sortir quelques billets. Il les a ramassés en soupirant et a disparu vers la cuisine.

Il est revenu un peu plus tard avec un grand verre jaune paille, et une lettre manuscrite.

La lettre disait :

 

Nébuleuse

·                             jus de pamplemousse 10cl

·                             gin 3cl

·                             vodka 2cl

·                             jus d’ananas 8cl

·                             Schweppes 5cl

·                             1 rondelle de citron vert

·                             sirop de grenadine 1cl

·                             2 glaçons

 

J’ai goûté la nébuleuse. Ce n’était pas mauvais, c’était rafraîchissant, âpre et doux à la fois. Pas le goût de sa couleur. Mais je ne crois pas qu’elle le commandait pour le goût. Et puis il manquait la goutte finale, celle qui changeait tout.

 

Elle finissait quand même par la boire, sa nébuleuse, longtemps après, comme à regrets. J’essayais de décrypter ses émotions, ses sentiments. C’était comme un rite. Il y avait un moment où ses yeux vacillaient un peu d’avoir plongé trop longtemps dans la brume ensoleillée. Elle battait alors des paupières et regardait autour d’elle, comme pour vérifier si le monde était toujours là. Jamais ses yeux n’ont accroché les miens. Ils glissaient, dérivaient.

Puis elle reprenait le verre, le regardait encore de très près, avec complicité, comme un objet enfin apprivoisé. Dompté. Elle buvait jusqu'à la dernière goutte, très doucement, à petites gorgées. Puis elle fermait les yeux, gardant pour elle tous ses secrets, emplie de brouillard doré. Elle sortait son porte-monnaie, laissait l’argent sur la table, se levait et sortait.

 

Je ne m’en lassais pas. De son mystère à elle ou de mon rôle d’espion à moi, je ne sais trop. Cela durait depuis des mois, et aurait pu durer encore bien longtemps. Mais il y a eu ce drôle d’enchaînement de circonstances.

J’étais en avance ce mercredi-là : il pleuvait. Maurice m’avait déposé en voiture, me faisant gagner cinq minutes. Quand je suis entré, il faisait sombre. Pas encore nuit – c’était la fin de l’été – juste un peu obscur. Dehors la pluie venait de cesser. Le ciel était menaçant, gris et noir, presque violet par endroits. Un rayon de soleil entra par l’une des baies vitrées pour aller se fracasser sur l’une des tables vides, qui se trouva soudain comme arrachée du décor. Éclaboussée de lumière, projetée ailleurs.

 

Je sus alors avec certitude que cette table que le soleil avait frappée d’un coup de poing géant, cette table hors du monde, était celle qu’elle cherchait depuis si longtemps. C’était enfin la bonne lumière. Ce soir cela pouvait réussir. Il était temps qu’elle arrive. J’ai senti aussi, à la même seconde, qu’elle était seule, toujours, et que ce soir peut-être elle en aurait assez. Qu’elle pourrait avoir besoin de moi. J’ai su qu’elle aurait peut-être envie de parler, et qu’il faudrait une oreille pour l’écouter. Je ne me suis même pas demandé si j’en avais le droit, ni si elle accepterait. Je suis allé m’asseoir à la table vide, attendant son arrivée.

Elle est venue tout droit sans hésiter une seconde. Elle s’est assise à côté de moi comme si nous étions de vieux amis. J’ai dû me racler la gorge avant de parler, j’étais enroué, gorge sèche soudain.

— La lumière est si belle, cet après-midi…

— Oui, répondit-elle avec simplicité. Vous avez bien fait de venir à ma table, aujourd’hui.

Sa voix était basse et mélodieuse. Et ses mots en apparence simples étaient complètement fascinants. Ils impliquaient le fait qu’elle m’avait remarqué, qu’elle savait que j’observais ses jeux de lumière, et que je savais que ce serait sa table avant même qu’elle ne s’y installe…

Le soleil se voila une seconde. Elle me regarda, son regard s’assombrissant lui aussi d’inquiétude. Mais la lumière revint presque aussitôt et je repris mon souffle. Elle baissa les yeux, mais j’avais eu le temps d’en voir la couleur : des yeux noisette, presque orange, comme des yeux de chat ou de panthère. Avec des petites paillettes dorées.

Le serveur s’approcha.

— Nous ne commandons pas tout de suite, lui dit-elle. Puis elle reprit pour moi : vous comprenez, je n’ai pas l’habitude. Je suis si souvent seule. La lumière ne nous abandonnera pas tout de suite, j’en suis sûre.

J’aurais bien aimé en être sûr, moi aussi. Mais elle semblait vibrer d’une confiance fragile et inhabituelle que je n’aurais voulu abîmer pour rien au monde. J’ai adressé aux dieux une brève prière mentale, de toutes mes forces, et j’ai posé ma main sur son bras dans un geste instinctif pour la rassurer. Elle a tressailli, a retiré son bras pour empoigner ma main avec une passion violente, affamée et complètement inattendue. Elle l’a tenue ainsi pendant quelques secondes fiévreuses interminables, puis l’a lâchée comme si de rien n’était. Elle est redevenue lointaine, je ne savais déjà plus si j’avais rêvé, alors que ma main était encore brûlante.

Le silence nous enveloppa un instant. L’engourdissement de ma main avait gagné tout mon corps, j’étais figé, paralysé. Elle reprit la parole d’une voix très basse, comme si elle se parlait à elle-même.

— C’est cela qui est le plus terrible. Les défaillances de la mémoire. Ne plus pouvoir sentir… le parfum de sa peau. La chaleur de son corps contre le mien. La couleur exacte de ses yeux. Tout ce bonheur simple et évident. Les mots qu'il disait, toujours justes, qui me parlaient si bien. Sa voix, aussi, son harmonie. Une harmonie dont je faisais partie.

Le soleil était de plus en plus fort, il faisait chaud soudain dans le bar. Le brouhaha des conversations s’éleva un peu. Moi, j’étais suspendu à ses paroles, à ses secrets émouvants, enfin délivrés.

Elle me regarda bien en face.

— Maintenant vous allez croire que je suis folle. Mais je vous le dis quand même. Il m’a promis que si je venais là au bon moment, à l’heure de notre rendez-vous, si j’avais tout bien fait comme il faut, je pourrais le voir dans le verre. C’est idiot, non ? Mais je sais que c’est vrai. Seulement il y a quelque chose qui ne marche pas.

Elle se tut un moment. Moi, je ne savais plus que dire. Tout cela devenait vraiment trop absurde. Pourtant je n’avais pas envie qu’elle s’arrête.

Elle soupira.

— Il m’a parlé de bulles. Je crois qu’il n’y a pas assez de bulles.

 

Alors, soudain, tout devint clair. J’avais lu le mois précédent dans « Pour La Science « un article qui parlait des bulles d’Euze-Wakerfield. L’auteur expliquait qu’en théorie, on devrait pouvoir produire des bulles jumelles à partir d’une source cohérente. Pas n’importe quel genre de bulles, celles-là étaient en déhydrométabenzo-je ne sais plus quoi. Dans certaines conditions très précises d’acidité, sous un certain éclairage, en présence d’un certain nombre de substances chimiques dont certaines devaient figurer à l’état de traces, un phénomène de résonance à distance était possible entre deux bulles jumelles, dont les surfaces réfléchissantes entraient en interférence.

Elle reprit la parole.

— Je suis sûre que c’est la bonne couleur. Je la reconnais, il me l’avait montrée plusieurs fois. C’est aussi la bonne lumière. J’ai tout fait comme il faut. Et maintenant il est parti, et ça ne marche pas.

Je voulais l’aider. Je tentai désespérément d’évoquer la page de la revue, de retrouver le dosage, la formule. Transmission instantanée de signaux visuels, c’est comme ça qu’ils disaient.

Elle était tout près des larmes, maintenant. Je compris qu’il ne lui avait rien expliqué. Pensait-il qu’il fallait qu’elle ait la foi ? Que cela aiderait ? Parfois la science ressemble à la magie.

Je repassai en revue mentalement l’article. L’acidité des milieux devait être identique, la couleur aussi. Chacun des ingrédients avait un rôle à jouer. Je ne pouvais rien faire au sujet du contenu de la fiole, qui devait contenir le déhydrométabenzo-machin, rien que des molécules jumelles. Mais c’était aussi la substance la plus fiable. Non, il devait y avoir un problème avec les ingrédients locaux, ceux qui étaient fournis par l’hôtel. Je l’ai interrogée sur la composition : ils s’étaient mis d’accord sur tout, et même sur la marque du sirop de grenadine.

J’appelai le garçon.

— Un verre d’eau, s’il vous plaît.

Il me regarda avec stupéfaction. C’est vrai que d’habitude je bois de la Guinness. Il a dû croire que je voulais faire bonne impression à la jeune femme. Il m’a demandé d’un air bougon :

— Vichy ? Saint-Yorre ? Evian ?

— De l’eau du robinet, s’il vous plaît. Et puis apportez-moi une Guinness.

J’aime bien la Guinness. C’est une boisson lourde qui vous ancre bien dans la terre. D’ailleurs ça sent un peu la tourbe. Mes pieds commençaient à ne plus tout à fait toucher le sol, j’étais en train de devenir beaucoup trop aérien. Ça me lesterait un peu.

— Donnez-moi aussi ma nébuleuse, ajouta-t-elle.

Le garçon rasséréné est parti chercher la commande.

J’ai goûté l’eau. Elle me regardait comme on regarde le messie, avec un espoir fou dans les yeux. L’eau n’avait aucun goût. Aucun, aucun.

 

Elle prit le verre dans sa main, en un geste détaché qui ne ressemblait pas à ses gestes immuables. Elle sortit la petite fiole et le compte-gouttes, et laissa couler une perle obscure dans la boisson. L’étrange brume brillante se mit à vivre, mouvante, presque palpitante, et chargée de mystères. Elle souleva son verre vers la lumière, l’examina.

— Oui, dit-elle enfin. C’est bien cela. La vraie harmonie. C’est cette lumière, je ne sais pas pourquoi. Ses yeux n’étaient pas de cette couleur, et pourtant c’est comme quand je regardais ses yeux.

Je ne pouvais plus parler, de peur de briser le charme. Et puis je réfléchissais. Je bus un peu de Guinness. Elle reprit :

— Il m’écrit, quelquefois, depuis qu’il est parti. De belles lettres. J’aime ses lettres. Mais il me manque tellement. Ses lettres… Moi je voudrais voir ses yeux.

— Il reviendra ?

La question me brûlait trop les lèvres, mais elle ne parut pas l’entendre. Elle continua, de sa voix calme et neutre.

— Il dit que ça ne change rien, que nous n’avons pas besoin de nous voir. Il dit que je suis toujours avec lui, et qu’il est toujours avec moi – que cela ne dépend que de moi. J’essaie, tant que je peux. J’essaie vraiment, vous savez.

Elle me regarda soudain, comme pour quêter une approbation. Je comprenais.

— Vous essayez de retrouver la couleur de la magie. La couleur de sa présence. C’est la couleur de la nébuleuse.

— Oui, c’est ce que j’ai trouvé qui s’en rapproche le plus. La même lumière, la même sensation. L’équilibre, la plénitude.

Elle hésita un peu.

— Vous y croyez vraiment, vous ? Vous croyez que c’est possible ? Qu’on peut y arriver ? Vous croyez qu’il y arrive, lui ? Que ça devrait suffire ? Est-ce qu’on peut garder les choses vivantes et intactes en soi, éternellement ? Vous croyez qu’on peut aimer quelqu’un, et être heureux, sans avoir besoin d’être avec lui ? Que c’est possible de l’évoquer, et d’en être comblé ? Sans qu’il soit là ?

Je n’avais pas de réponse. Vraiment pas. Et je savais encore moins quelle réponse il fallait lui donner, à elle. Mais elle continua sans attendre, fermant les yeux. Sa voix se fit encore plus basse.

— Quelquefois, ça marche. Quelquefois je le sens, ou j’entends sa voix. Dans un reflet, j’attrape la sensation de sa joue contre la mienne, ou l’émotion de son parfum. Ou j’entends son rire.

 

J’étais presque sûr maintenant. Je me souvenais des conditions à réunir. Dans les substances rares, il était noté : traces de chlore.

Ici, à Marbuse, l’eau est tellement pure qu’on ne lui ajoute aucun additif. Les glaçons sont purs, eux aussi. C’est tout à fait inhabituel.

J’ai rappelé encore une fois le garçon. Je lui ai demandé un tout petit peu d’eau de Javel dans un petit verre à liqueur. Là il a protesté, il m’a dit que le bar n’était pas un labo de chimie. J’ai sorti encore quelques billets. La lumière commençait à s’affaiblir, tout doucement, il fallait faire vite.

Quand il a apporté l’eau de Javel, j’ai plongé dedans le coin d’une serviette en papier, puis j’ai frôlé le contenu du verre de nébuleuse avec le coin mouillé.

L’effet a été foudroyant. Des grappes de bulles ont commencé à pousser, s’agglutinant les unes aux autres, les petites bulles initiales fusionnant pour former des bulles de plus en plus énormes.

La jeune femme à côté de moi ne respirait plus. Elle m’arracha le verre des mains pour l’exposer sous le meilleur angle aux plus intenses rayons du soleil déclinant.

Dans le verre, dans la plus grosse des bulles, nous le vîmes en même temps et elle poussa un cri étouffé. Un petit visage miniature très agité, ouvrant et fermant la bouche comme dans un film muet. Le visage s’approcha, grossit, enfla, et enfin il y eut en gros plan un œil bleu battant des cils sur la surface luisante et incurvée. Un œil qui nous regardait.

 

Après ? Après, la bulle a explosé, bien sûr.

Elle est restée là, sans bouger, sans parler, pendant de longues minutes. J’ai mis mon bras autour d’elle, un peu maladroitement, je l’ai serrée fort. J’y ai mis toute ma chaleur, toute la sincérité dont j’étais capable. Je l’ai sentie contre moi rigide et tendue comme une flèche d’acier, murée, arc-boutée.

Puis elle s’est dégagée, avec calme et douceur. Elle s’est levée, a pris son sac à main, a murmuré :

— Merci. Merci pour tout.

Elle est partie, elle a disparu, je ne l’ai jamais revue.

Il m’arrive encore, parfois, de venir ici le mercredi à 5 heures pour boire une Guinness en pensant à elle. Quand la lumière est belle. Je n’ai jamais repris de Nébuleuse. C’est elle qui a la petite fiole, vous comprenez, et je n’ai pas pensé à lui demander de m’en laisser quelques gouttes. Alors, à quoi bon…

Qu’est-ce que vous dites ? C’est mon histoire qui est nébuleuse ? Vous croyez vous y connaître mieux que moi en chimioptique ? Moi je vais vous dire, il n’y a pas de science sans un brin de magie. Vous dites que c’est mon œil que j’ai vu dans la bulle ? C’est idiot. Mes yeux à moi sont noirs, vous voyez bien. Celui de la bulle était bleu.

Et puis je peux bien vous le confier : j’ai découvert quelque chose. Quand le soleil est un peu bas sur l’horizon, quand il y a toutes ces couleurs étranges dans le ciel et cette lumière dorée qui vous réchauffe le cœur et l’âme, quelquefois je vois quelque chose dans ma Guinness. J’y vois la couleur de ses yeux noisette, et les petites bulles scintillent comme les paillettes qu’elle avait dans le regard.

 

Parution originale dans Nébuleuses, collection Nébuleuses n° 1, 2002,

 sous le titre "La Bulle d'Euze-Wakerfield"

© 2003 Sylvie Lainé dans Le Miroir aux éperluettes, éditions ActuSF 

 

 

Illustration Michaël Thomazo

(C. Bolnes, peinture sur toile)

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